Il y a quelques semaines, j’ai participé à un atelier près de chez moi et j’ai pensé aux conseils que venait de nous donner Marion Bachelet lors de sa formation de la semaine précédente.
Nous étions dix personnes. La séance a commencé par un tour de table : chacun devait se présenter, décrire son activité, ses attentes du jour… Résultat : plus de 30 minutes avant d’entrer dans le vif du sujet... et je me suis ennuyée.

Ce moment, souvent conçu comme un échauffement convivial, peut vite devenir un frein à la dynamique collective. Certains participants décrochent, d’autres s’impatientent, et la fameuse “mise en énergie” devient… un long moment d’attente.

C’est un paradoxe fréquent : on veut créer du lien, et l’on finit par créer de la distance.

Soyons clairs : le tour de table part toujours d’une bonne intention. C’est une manière simple de donner la parole à chacun, de poser un cadre d’écoute, de faire connaissance. Mais dans la pratique, il ne tient pas compte de deux réalités fondamentales :

  1. Les participants n’ont pas tous le même niveau d’aisance à l’oral. Certains adorent se présenter, d’autres redoutent ce moment.
  2. L’attention collective a une durée de vie limitée et elle s’amenuise dès les premières longueurs.

Quand les présentations s’étirent, l’énergie du groupe s’éteint. Et ce qui devait être un démarrage engageant devient un passage obligé.

C’est justement pour permettre aux participants de mes ateliers de mieux vivre ce moment et d’en ressortir le maximum d’informations, que j’ai souhaité me former sur le sujet.

“Un bon démarrage, c’est un moteur d’énergie pour tout le reste de la séance.”

La question n’est donc pas “faut-il supprimer le tour de table ?”, mais plutôt : “Comment lancer un atelier de manière plus vivante, plus fluide et plus humaine ?”

Voici trois formats que j’utiliserai lors de mes prochains ateliers et que j’ai pu tester lors des formations de Marion. Ils permettent de briser la glace sans perdre de temps, tout en posant les bases d’une vraie cohésion de groupe.

Chaque participant apporte un objet qui représente son activité, son humeur ou son état d’esprit du jour.
En 30 secondes, tout le monde parle, tout le monde écoute.
Ce format favorise la créativité et met en lumière les valeurs et émotions plutôt que les simples intitulés de poste.

Chaque doigt de la main met en avant un mot clé, une attente, des peurs, des objectifs. Cela permet de cadrer les échanges et que chacun puisse savoir quoi dire.

Lorsque j’anime un atelier d’1h30 sur un sujet précis, j’ai plusieurs cartes en main : un groupe de 10 à 15 personnes, je connais déjà les types d’entrepreneurs que j’ai devant moi et les personnes peuvent se reconnaitre car elles ont un chevalet et souvent ce sont déjà rencontrées à d’autres ateliers.
Je n’ai donc pas besoin d’en savoir plus pour cet atelier, par contre j’ai besoin d’être sûre qu’ils ont bien en tête le sujet du jour.

Alors je leur propose un jeu pour connaitre leur degré de connaissance sur le sujet. Et là on rentre rapidement dans le vif du sujet, tout en ayant des interactions pertinentes.

Ces formats ne prennent que quelques minutes, mais ils changent toute l’énergie de la séance.
Ils ouvrent un espace d’expression sans la lourdeur du tour de table classique.

Pourquoi c’est important de créer cette dynamique ?

Un bon icebreaker, ce n’est pas qu’une activité ludique : c’est une clé de posture.

Il révèle la manière dont vous considérez votre groupe. Soit comme un ensemble de participants qu’il faut “gérer”, soit comme un collectif qu’il faut faire émerger.

Le bon facilitateur ne cherche pas à “occuper” le temps, mais à créer les conditions d’un climat de confiance. Il s’intéresse à la dynamique plutôt qu’à la performance.

C’est aussi une question de respect du temps et de l’énergie collective : deux ressources précieuses qu’on oublie souvent de protéger. Quand le démarrage est fluide, la suite de la séance gagne naturellement en profondeur, en rythme et en engagement.

À retenir pour un atelier dynamique

Le bon icebreaker n’est pas celui qui prend du temps, mais celui qui donne envie de le passer ensemble.

Photo : adobestock Par .shock

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